Troubles de l’identité de genre : la dysphorie de genre

La dysphorie de genre correspond à un sentiment d’inadéquation entre le sexe assigné à la personne et son identité de genre, qui est le sentiment qu’elle a d’appartenir à un sexe. Il y a chez le sujet concerné une identification forte et permanente à l’autre genre.

L’impact des facteurs biologiques sur l’identité sexuelle, notamment l’environnement hormonal prénatal , ainsi que certaines caractéristiques génétiques, est indéniable. Toutefois, les facteurs sociaux comme la qualité des relations parentales influent également sur le rôle de genre (expression objective et publique de l’identité de genre) ainsi que sur la formation d’une identité sexuelle stable et non conflictuelle.

La dysphorie de genre présente différents signes selon que le sujet soit enfant ou adulte. Chez l’enfant, elle survient généralement vers l’âge de 2 à 3 ans à travers des symptômes caractéristiques :

• un sentiment négatif envers ses organes génitaux ;
• une tendance au travestissement ;
• un désir d’appartenance au sexe opposé ;
• une préférence pour les jeux et les activités caractéristiques de l’autre sexe.

Si les manifestations de la dysphorie de genre apparaissent dès l’enfance, la plupart des individus concernés attendent souvent l’âge adulte pour consulter. Dans un premier temps, les sujets se limitent au travestissement avant de faire leur coming out un peu plus tard au cours de leur vie. Certains hommes transsexuels souhaitant remédier à leurs sentiments transgenres se lancent souvent dans le mariage et le service militaire.

Le diagnostic comprend trois volets : un dépistage dans toutes les classes d’âge, un dépistage chez les enfants et un dépistage chez les adolescents et les adultes. Le diagnostic dans toutes les classes d’âge suivant les critères du DSM-5 consiste à vérifier la présence de deux éléments : une incongruité entre le ressenti de l’identité de genre et le sexe de naissance ainsi qu’une altération fonctionnelle secondaire à cette incongruité ou une souffrance clinique sévère. Outre les caractéristiques nécessaires pour toutes les classes d’âge, les enfants doivent présenter au moins 6 de ces critères :

• une forte aversion de leur anatomie ;
• un fort rejet des activités, jouets et jeux typiques de leur sexe de naissance ;
• un profond désir d’appartenir à l’autre sexe ;
• une forte préférence pour les activités, jouets et jeux du sexe opposé ;
• une forte préférence pour les vêtements typiques du sexe opposé ;
• un fort désir pour les caractères sexuels primaires et/ou secondaires liés à leur identité de genre ressentie ;
• une forte préférence pour les rôles transgenre dans les jeux.

En l’absence d’altération du fonctionnement ou de souffrance psychologique, la dysphorie de genre ne requiert aucune prise en charge thérapeutique. Si besoin, le traitement consiste à accompagner les patients dans l’acquisition de leur nouvelle identité de genre.

1. Psychiatrie – Chiffres clés – Agence technique de l’information sur l’hospitalisation
   https://www.atih.sante.fr/sites/default/files/public/content/2554/atih_chiffres_cles_psychiatrie_2017.pdf

Fiche Troubles de l’identité de genre

• Auteur : Dr A. Morjane
• Date de création : 15/12/2019